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doués de la faculté de vouloir ; et vouloir est bien aussi une sorte de raisonnement, de syllogisme.

§ 17. Ce qui prouve bien que cette faculté dépend en partie du corps, et que la réminiscence est une sorte de recherche que fait l’esprit dans l’image que le corps lui a transmise, c’est que quelques personnes se troublent tout à fait, quand elles ne peuvent se ressouvenir de quelque chose ; et tout en voulant cesser d’appliquer leur pensée à cette recherche et ne plus faire acte de réminiscence, elles sont tout à fait incapables de s’arrêter. C’est surtout ce qui arrive aux gens mélancoliques, précisément parce que les images agissent beaucoup plus sur leur esprit. Ce qui leur fait perdre la faculté d’arrêter leur réminiscence, c’est que comme ceux qui ont lancé un trait ne peuvent plus le rappeler, de même quand l’esprit fait effort pour un acte de réminiscence, et qu’il cherche péniblement, il émeut aussi quelque organe corporel, qui souffre de cette affection. Ceux qui alors se troublent le plus sont ceux qui ont, au siège de la sensibilité, quelque humidité ; car cette humidité ne s’arrête pas aisément quand une fois elle a