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l’âge, sont dans un grand mouvement, n’ont pas la mémoire des choses, comme si le mouvement et le cachet étaient appliqués sur une eau courante. Chez d’autres, au contraire, qui en quelque sorte sont froids comme le plâtre des vieilles constructions, la dureté même de la partie qui reçoit l’impression empêche que l’image n’y laisse la moindre trace. Voilà pourquoi les tout jeunes enfants et les vieillards ont très peu de mémoire. Ils coulent en effet, les uns parce qu’ils se développent, les autres parce qu’ils dépérissent. De même encore ceux qui sont trop vifs, et ceux qui sont trop lents, n’ont ordinairement de mémoire ni les uns ni les autres : ceux-ci sont trop humides, et ceux-là sont trop durs ; par conséquent, l’image ne demeure point dans l’âme des uns et n’effleure pas l’âme des autres.

§ 7. Mais si c’est bien ainsi que les choses se passent pour la mémoire, est-ce de cette impression de l’esprit qu’on se souvient, ou de l’objet même qui l’a produite ? Si c’est de l’impression, on ne se souviendrait