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l’acte de l’entendement est absolument le même que pour le tracé d’une figure géométrique qu’on démontre. Ainsi, quand nous traçons une figure, bien que nous n’ayons aucun besoin de savoir précisément la grandeur du triangle décrit, nous ne l’en traçons pas moins d’une certaine dimension déterminée. De même, en le pensant par l’entendement, bien qu’on ne pense pas à sa dimension, on se le place cependant devant les yeux avec une dimension quelconque ; et on le pense en faisant abstraction de cette grandeur. S’il s’agit de la nature seule des quantités, bien qu’elles soient complètement indéterminées, la pensée se pose toujours une quantité finie, et elle ne pense aux quantités qu’en tant que quantités seulement. On expliquera du reste ailleurs comment il se fait qu’on ne peut penser ni sans la notion du continu, ni sans la notion du temps, même des choses qui ne sont pas dans le temps. II faut nécessairement que la notion de grandeur et de mouvement nous vienne de la faculté qui nous donne aussi celle de