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l’a obtenue de telle autre façon pareille. En effet, toutes les fois qu’on fait acte de souvenir, on se dit dans l’âme qu’on a antérieurement entendu la chose, qu’on l’a sentie ou qu’on l’a pensée.

§ 3. Ainsi donc la mémoire ne se confond ni avec la sensation ni avec la conception intellectuelle ; mais elle est ou la possession ou la modification de l’une des deux, avec la condition d’un temps écoulé. Il n’y a pas de mémoire du moment présent dans le moment même, ainsi qu’on vient de le dire ; il n’y a que sensation pour le présent, espérance pour l’avenir, et mémoire pour le passé. Ainsi la mémoire est toujours accompagnée de la notion du temps. Il s’ensuit que parmi les animaux, il n’y a que ceux qui ont perception du temps qui aient de la mémoire ; et ils l’ont précisément par cette faculté même qui leur sert à percevoir.

§ 4. Antérieurement, nous avons parlé de l’imagination dans le Traité de l’Ame, et nous avons dit qu’on ne peut penser sans images. Le phénomène qui se passe dans