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PRÉFACE

constitue la mémoire, et de la croire une sensation nouvelle, au lieu de la prendre pour une copie ; ou bien, à l’inverse, de prendre un fait original de sensation pour une copie et un souvenir.

Il faut ajouter qu’Aristote va plus loin, et que, reprenant la forme de la comparaison, bien qu’elle soit toujours un peu équivoque, il dit expressément, comme il l’a déjà fait dans le Traité de l’Âme, que la sensation empreint sur l’esprit un type, analogue au cachet qu’imprime l’anneau sur la cire ; et la perception de cette impression restée en nous, constitue précisément la mémoire. Cette explication, bien qu’elle ait été attaquée, est encore parfaitement juste ; et la preuve, c’est que très-évidemment la mémoire varie avec l’organisation matérielle du corps, ou même avec ses modifications accidentelles, tout comme l’empreinte varie suivant la fluidité ou la dureté de la cire. Aristote n’a pas manqué de remarquer cette influence du tempérament sur la mémoire ; et après lui, bien d’autres ont répété ces théories, que l’on peut aisément vérifier par des observations personnelles.

Voilà les traits principaux de la mémoire, d’après Aristote.