Page:Aristote - Psychologie, trad Barthélemy Saint-Hilaire, 1847.djvu/112

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les êtres qui jouissent de la vie, quelles sont les fonctions qui sont spéciales et celles qui sont communes. Supposons donc connu tout ce qui a été dit de l’âme, et parlons ici du reste en commençant par les choses principales.

§ 2. Les facultés les plus importantes, tant celles qui sont communes que celles qui sont spéciales dans les animaux, paraissent appartenir en commun à l’âme et au corps : par exemple la sensibilité, la mémoire, la passion, le désir, et en général l’appétit ; et l’on y peut ajouter le plaisir et la peine. La plupart des animaux possèdent ces facultés. § 3. En outre, il y a d’autres fonctions, dont les unes appartiennent communément la vie, Aristote accorde la vie aux plantes comme aux animaux, parce qu’elles ont la faculté nutritive. Traité de l’Ame, livre II, chap. ii, § 3. — Spéciales… communes, soit aux animaux, soit aux plantes : le texte a toute cette portée ; mais Aristote s’occupera exclusivement des animaux dans ce traité et dans les suivants ; il n’y sera plus question des plantes, parce qu’il ne doit plus s’occuper de la nutrition. — En commençant par les choses principales, le texte dit mot à mot : « Premièrement par les choses premières. » J’ai repoussé cette traduction littérale, parce qu’elle me semble un peu obscure.

§ 2. Communes… spéciales. Ces expressions semblent avoir moins d’extension que dans le paragraphe précédent. Il ne s’agit plus ici que des animaux, et non pas en général des êtres qui jouissent de la vie. Tous les animaux n’ont pas tontes les facultés. Quelques-unes sont communes à tous sans exception ; d’autres sont spéciales à certaines espèces. — En commun à l’âme et au corps. Voir le Traité de l’Ame, I, i, 9 et suiv. — La plupart des animaux. Cette restriction confirme l’explication qui vient d’être donnée dans ce paragraphe des mots « communes, spéciales, » employés un peu plus haut.

§ 3. D’autres fonctions, Aristote se sert ici, comme plus haut, d’un pluriel neutre ; j’ai dû ajouter un substantif qu’il ne donne pas. Il en résulte que son expression est plus vague, et par conséquent plus générale que celle de la traduction. Le sommeil et la veille, la respiration, sont bien des fonctions ; mais ce terme ne convient plus très-bien à la jeunesse et à la vieillesse, à la vie et à la mort, qui ne sont plus,