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VI
PRÉFACE

sirai spécialement le Traité de la Mémoire et de la Réminiscence, et je le comparerai à tout ce que les psychologues les plus illustres ont fait depuis lors sur cette importante question ; ce sera la part de la Psychologie. J’y joindrai le Traité de la Respiration, que j’examinerai au même point de vue ; ce sera la part de la Physiologie. Cet examen et ces comparaisons auront un double résultat : d’abord, de faire une fois de plus briller la gloire d’Aristote et de l’antiquité grecque ; et en second lieu, ce qui est plus grave, de nous donner quelques enseignements sur l’histoire de l’esprit humain lui-même, et sur la loi qui préside aux progrès de la science.

Voyons la théorie d’Aristote sur la Mémoire : elle est aussi simple et aussi claire qu’elle est exacte et profonde.

Aristote distingue d’abord dans la mémoire deux états fort différents l’un de l’autre ; et l’observation peut nous les révéler à chaque instant, pour peu que nous y prêtions attention. Tantôt la mémoire se produit en nous d’une manière à peu près spontanée et presque sans aucun effort ; le souvenir est complet et direct, et nous le recueillons tel qu’il nous est donné par l’activité naturelle de notre esprit :