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pour bloquer la ville de trois côtés, en même temps que le siège était pressé par mer vigoureusement. Dans cette situation, les Samiens purent encore envoyer cinq vaisseaux sous les ordres de Stésagoras, afin de hâter l’arrivée de la flotte Phénicienne, dont ils avaient tant besoin. Périclès, pour prévenir la jonction de cette flotte, prit soixante des navires qui étaient à l’ancre devant Samos, et se dirigea, en toute hâte, vers Caunus en Carie, où, disait-on, les Phéniciens devaient se réunir. A peine Périclès s’était-il éloigné que les Samiens firent une sortie audacieuse ; le camp des Athéniens, qui n’était pas fortifié, fut surpris ; une partie de leurs vaisseaux furent détruits ; et le revers fut complet sur terre et sur mer. Mais ce succès des Samiens ne devait pas durer. Le retour de Périclès, après quatorze jours d’absence, vint tout changer. Seulement pendant cet intervalle, la ville avait pu se ravitailler largement et se disposer à soutenir un nouveau siège. Il recommença en effet ; et le blocus fut renforcé par une soixantaine de vaisseaux venus d’Athènes, et trente autres donnés encore par Lesbos et Chios. C’étaient peut-être en tout deux cents voiles qui menaçaient Samos.

C’est à cet événement que Mélissus prit la part la plus patriotique et la plus heureuse. A la tête de la flotte et de l’armée, il profita de la faute de