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pour contraindre Samos à l’obéissance. Le gouvernement oligarchique fut changé au profit de la démocratie ; et cinquante des principaux citoyens, avec un même nombre d’enfants des meilleures familles, furent pris pour otages et déposés dans Ille de Lemnos. Une garnison fut laissée à Samos pour assurer le changement qui venait d’avoir lieu. (vers 439 avant notre ère.)

Ce procédé, de la part d’Athènes, était violent, et l’on y répondit par un procédé non moins étrange. Les exilés de Samos allèrent demander appui à Pissouthnès, satrape de Sardes. Avec quelques troupes qu’il leur accorda, ils revinrent à la tête de sept cents hommes ; et, surprenant de nuit la garnison athénienne, ils la livrèrent à Pissouthnès. En même temps, un autre coup de main non moins heureux leur avait rendu leurs otages de Lemnos. Bien plus, ils s’étaient entendus avec Byzance, qui était à peu près aussi mécontente qu’eux du gouvernement d’Athènes ; et cette diversion devait leur être très utile. C’étaient un danger et une menace fort graves pour la République ; si elle souffrait cette révolte de Samos, c’en était fait de son hégémonie et de son empire, que consolidait la trêve de trente ans, conclue quelques années auparavant avec Sparte, sa seule rivale vraiment inquiétante.

Aussi, Athènes se promit-elle bien de châtier