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Callias représentant les Athéniens[1]. (vers 449 av. J.-C. )

La république d’Athènes fut alors à l’apogée de sa puissance. A la tète d’une confédération maritime dont elle disposait à peu près à son gré, soutenue par une foule d’alliances sur le continent, maîtresse de nombreuses possessions sur toutes les côtes de la mer Égée, de l’Hellespont et des mers de la Grèce, dirigée par un homme tel que Périclès, elle pouvait aspirer à la domination absolue de toute la race grecque. Ce fut cette ambition qui l’aveugla et la perdit. Parmi ses alliés, Samos était le plus puissant ; et cette grande île avait conservé vis-à-vis d’Athènes une sorte d’égalité qui ne convenait guère aux projets dominateurs de la République. Une querelle de peu de gravité, survenue entre Samos et Milet, pour le petit territoire de Priène, amena l’intervention athénienne. Les deux partis furent invités à soumettre leurs différends à l’arbitrage de la République. Samos, qui craignait sans doute la partialité de Périclès pour Milet, patrie d’Aspasie, refusa d’accepter ce tribunal suspect. Athènes envoya sur-le-champ quarante vaisseaux

  1. M. G. Grote insiste, avec beaucoup de raison et de force, sur la haute importance de ce traité, Histoire de la Grèce, tome V pages 451 et suiv.