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détruit. La domination athénienne, comme le remarque Aristote, se faisait sentir lourdement à ses alliés, qui devaient être ses égaux et non ses sujets ; elle fut d’une sévérité inique envers les habitants de Naxos et de Thasos (467-465), qui n’avaient pas été assez dociles à ses ordres hautains. Mais la flotte athénienne, forte de 200 voiles, croisait sans cesse sur les côtes de l’Asie, et maintenait en respect celle des Phéniciens et des Perses, qu’elle poursuivait jusque dans les eaux du Nil. C’était là un service essentiel rendu à l’Ionie ; et l’Ionie, de son côté tolérait de sa grande alliée bien des vexations, en retour de la protection constante qu’elle en recevait. Sa reconnaissance dut être au comble, quand elle vit son indépendance garantie par un traité qu’Athènes arracha au Grand-Roi, après quelques victoires qui vinrent réparer une défaite en Égypte (455 av. J-C.) Ce traité, préparé par l’habileté et les exploits de Cimon en Chypre, stipulait que la Perse laisserait toutes les côtes de l’Asie mineure occupées par des Grecs parfaitement libres, sans les soumettre au tribut et sans faire approcher ses armées à une certaine distance de la côte. En retour, les Athéniens et leurs alliés n’attaqueraient plus Chypre, la Cilicie, la Phénicie ni l’Égypte. Les Grecs envoyèrent des ambassadeurs à Suse, où la convention fut ratifiée régulièrement,