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aussi étroitement qu’elle le put sous la protection d’Athènes, à qui la rattachaient tous les souvenirs du passé, et tous les intérêts du présent. Aussi l’Ionie, dès cette époque, prit-elle parti pour les Athéniens contre Sparte, dont les deux rois, Léotychidès et Pausanias, n’inspiraient qu’une médiocre confiance dans leurs rapports avec les barbares. Athènes, très puissante sur mer, pouvait apporter dans toutes les occasions un secours rapide et efficace, que Sparte, si même elle l’eût voulu, n’aurait pas pu garantir. Par toutes ces raisons, les Ioniens prirent une part très active à la confédération de Délos, qui les regardait plus que personne, et ils contribuèrent largement au fonds commun que firent les alliés pour se défendre contre le retour offensif des barbares[1]. On était au lendemain de Platée et de Mycale, c’est-à-dire dans toute la ferveur de l’indépendance recouvrée et de la confiance réciproque. (vers 477 av. J.-C.)

Mais Athènes devait abuser de l’hégémonie qui lui était spontanément dévolue ; et elle amassait dès lors contre elles ces jalousies et ces haines qui amenèrent plus tard la guerre fratricide du Péloponnèse, à un moment où l’ennemi commun n’était pas encore

  1. M. G. Grote, Histoire de la Grèce, tome V, page 353 et suiv.