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tuer Oroetès, coupable de cruautés inutiles[1].

Privée de Polycrate, Samos ne pouvait tarder à tomber entre les mains des Perses. Le tyran, en partant pour le fatal rendez-vous, avait confié le pouvoir à Mmandrius ; mais trop au-dessous de cette tache, Maeandrius s’était hâté de quitter la ville, quand les troupes d’Otanès, le nouveau Satrape, s’y étaient présentées conduites par Syloson, le frère exilé de Polycrate, qui avait su gagner la faveur de Darius, pour l’avoir vu jadis en Égypte. Syloson avait été rétabli dans Samos, à peu près complètement déserte d’habitants, et désormais sous la main des barbares, après une vive résistance que dirigeait Charilaüs, le frère de Maeandrius.

Aussi quand Darius, vainqueur de Babylone, par le dévouement de Zopyre, voulut aller porter la guerre chez les Scythes, le fameux pont où son armée traversa le Bosphore fut construit par un ingénieur de Samos, Mandroclès. Ce pont de bateaux n’avait pas moins de 4 stades de long, c’est-à-dire près de 800 mètres ; ce devait être un travail des plus difficiles. II était placé, à ce que croit Hérodote, entre Byzance et un temple construit à l’embouchure du Bosphore. Le Grand Roi, pour conserver ce souvenir, avait comblé l’ingénieur samien des

  1. L’an 230 de Rome, ou 523 avant Jésus-Christ, selon Pline, livre XXXIII, ch. 6, page 408, édition Littré.