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Pythagore parait avoir écrits[1] et qui, divulgués pour la première fois trois ou quatre générations plus tard par Philolaüs, étaient recherchés à si haut prix par Platon.

Polycrate, qui pour sa part avait contribué à l’instruction de Pythagore, finit d’une manière bien misérable, assez peu d’années après que le sage s’était exilé de Samos, devenue indigne de lui. Oréetès, commandant de Sardes nommé par Cyrus, s’efforçait d’étendre la domination perse du continent sur les îles, et il résolut de se défaire du tyran qui donnait tant de force à Samos, placée en face de son gouvernement. Voici le stratagème dont il s’avisa. Il envoya un émissaire secret à Polycrate pour lui faire savoir que, Menacé personnellement par les fureurs épileptiques de Cambyse, il désirait d’abord mettre en sûreté ses trésors, et qu’il priait le maître de Samos de vouloir bien les lui garder. Comme Polycrate pouvait ne pas se rendre à cette ouverture, Oroetès l’invitait à envoyer à Sardes un homme de confiance, à qui les coffres-forts remplis de pièces de monnaie seraient montrés. La moitié de cette richesse resterait au satrape ; mais l’autre partie

  1. Diogène de Laërte, Vie de Pythagore, § 6, livre VIII, ch. 1. La correspondance entre Anaximène et Pythagore peut bien n’être pas apocryphe ; voir Diogène de Laërte, dans les biographies des deux philosophes.