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olympiade, c’est-à-dire en cinq cent vingt-huit avant Jésus-Christ, l’année même où Tarquin le Superbe monta sur le trône. Comme Scipion, en assignant cette date, prétend redresser un anachronisme populaire, il est à croire qu’il sait positivement ce qu’il avance, et qu’il ne commet pas lui-même une erreur.

Malgré les obscurités qui couvrent la vie de Pythagore, quoique tant d’écrivains s’en soient occupés dans l’antiquité, un point paraît avéré, c’est qu’il quitta Samos, privée de la liberté, pour aller trouver dans la Grande-Grèce un pays où la tyrannie ne choquât pas ses yeux, et qui lui assurât l’indépendance dont il avait besoin. Xénophane, vers la même époque, en avait fait autant, puisqu’il fuyait l’oppression des Perses, plus durs encore, s’il est possible, que les despotes locaux. C’était là le sort commun ; il n’était pas facile de rester patriote ou philosophe sous la main pesante de tels maîtres. Pythagore alla donc porter à Crotone et à Sybaris des doctrines admirables, qui sans doute conservent quelque chose des religions orientales qu’il avait vues, mais qui sont dignes du respect de tous ceux qui aiment la sagesse et l’humanité.

Ces doctrines ne nous sont connues que par des intermédiaires ; rien ne nous est parvenu des ouvrages assez nombreux que, d’après le témoignage d’Héraclite,