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territoire des Milésiens, quand un courageux citoyen, nommé Aristodicus, sauva le fugitif en s’opposant, malgré le dieu, à ce qu’on violât contre un suppliant les lois de l’hospitalité. Pactyas se sauva à Mytilène, où les habitants de Cymé, revenus à de meilleurs sentiments, voulaient aussi le protéger ; mais le malheureux fut arraché de force du temple de Minerve par des Chiotes, et il fut livré aux Perses, Cyrus ayant ordonné qu’on le lui amenât vivant. Pour prix de cette infamie, les Chiotes avaient reçu le canton d’Atarné, situé en Mysie, en face de Lesbos. Mais cette possession, acquise à ce prix honteux, ne leur porta pas bonheur ; et Hérodote assure qu’il se passa beaucoup de temps sans que les habitants de Chios osassent rien offrir aux Dieux, ni rien employer aux sacrifices, de ce qui venait dans ce pays maudit.

Mazarès, châtia rudement tous ceux qui avaient pris part à la révolte de Pactyas. Il réduisit en esclavage les habitants de Priène, vendus à l’encan. Il ravagea sans pitié toutes les plaines du Méandre pour enrichir ses soldats de butin ; mais la mort le surprit bientôt au milieu de ces vengeances. Par là, les Perses comptaient décourager de nouvelles insurrections. Mais les Grecs de la côte et les colonies de l’Éolide, de l’Ionie et de la Doride, ne se laissèrent pas effrayer, et elles se disposèrent bravement