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il voulait que toutes les cités Ioniennes n’eussent qu’une seule assemblée se réunissant à Téos, qui était au centre ; elles auraient d’ailleurs conservé chacune leurs institutions particulières. Mais en joignant leurs forces, elles eussent évidemment résisté mieux à l’ennemi de tous. les dissensions intestines les avaient affaiblies ; la concorde seule pouvait les sauver. Le sage avis de Thalès ne fut pas écouté, à un moment où les affaires de l’Ionie n’étaient pas encore très mauvaises. Un avis plus énergique encore, donné quand elles s’étaient fort empirées, ne fut pas suivi davantage. Plus tard, Bias de Priène, membre du Panionium, voulait que tous les Ioniens réunis abandonnassent l’Asie ; et que ne faisant qu’une seule grande flotte, ils allassent s’établir dans l’île immense de Sardaigne, où ils fonderaient, tous d’accord, une puissante république. En restant au contraire sur le sol asiatique, Bias augurait qu’ils ne pourraient y défendre leur liberté. Hérodote croit que cette résolution héroïque aurait pu faire des Ioniens le peuple le plus fortuné de la Grèce entière. On se contenta de se concerter avec les Éoliens pour députer des ambassadeurs à Sparte, tant en leur nom qu’au nom des Ioniens, et pour implorer le secours de la république.

Sparte ne se décida pas à envoyer des forces réelles ; mais elle chargea un des citoyens les plus