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La date de la prise de Sardes n’est pas moins flottante que celle de l’éclipse de Thalès. D’après les marbres de Paros, Sardes aurait été saccagée dans la 3e année de la 59e Olympiade, c’est-à-dire dans Vannée 537 avant notre ère. Fréret, d’après le témoignage de Sosicrate, cité dans la vie de Périandre par Diogène de Laërte, croit pouvoir fixer cette date à l’an 545. Volney, dans la chronologie d’Hérodote, la recule jusqu’en 557. En d’autres termes, le doute subsiste ; et cette date, tout importante qu’elle serait, reste à connaître.

Les Lydiens vaincus, les cités grecques sentirent tout le péril de leur situation. Les Éoliens et les Ioniens firent proposer au vainqueur de se soumettre aux mêmes conditions que, naguère, ils avaient obtenues de Crésus. Cyrus repoussa dédaigneusement ces offres, et il fit rappeler aux Ioniens qu’il les avait conviés vainement à lui quelques mois auparavant. Après ce refus hautain, il ne restait plus qu’a se préparer à la guerre. Le Panionium fut convoqué, et toutes les cités s’y rendirent, à l’exception de ceux de Milet, qui s’étaient arrangés préalablement ; Cyrus les avait accueillis aux mêmes conditions que l’avait fait le royaume de Lydie.

Il est probable que c’est vers cette époque qu’on doit placer le conseil donné par Thalès à la confédération Ionienne. Avec une profonde prévoyance,