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à son avant-garde toute la masse de ses chameaux les chevaux des Lydiens, peu habitués à l’aspect et à l’odeur de ces bêtes, devinrent indomptables. Les Lydiens mirent pied à terre ; et malgré cet inconvénient, ils luttèrent avec vigueur. Vaincus après un grand carnage réciproque, ils n’eurent plus qu’à se renfermer dans leurs murs.

Crésus, bloqué par des forces victorieuses, s’adressa en toute hâte à ses alliés et particulièrement aux Lacédémoniens. Ils s’étaient décidés à lui envoyer le secours promis par le traité, quand ils apprirent que Sardes venait d’être emportée d’assaut, après quatorze jours de siège régulier, et que Crésus avait été fait prisonnier. Tombé aux mains des soldats et chargé de chitines, le malheureux roi de Lydie avait été condamné à être brûlé vif, avec quelques enfants des meilleures familles, et déjà les flammes commençaient à l’atteindre, quand le cœur de Cyrus s’amollit ; il fut clément envers le vaincu, qui supportait avec résignation l’infortune dont il était frappé, et qui se rappelait à cet instant suprême les sages conseils que Solon, venu à sa cour, lui avait jadis donnés. Crésus avait alors 49 ans, et il en avait régné quatorze, depuis la mort de son père. Il vécut encore assez longtemps à la suite de Cyrus, l’accompagnant et le dirigeant même quelquefois dans ses expéditions.