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de vide, dès lors tout est plein. Et si tout est plein, il n’y a plus de mouvement ; car il n’est pas possible que le mouvement ait lieu dans le plein, comme nous le disons. en parlant des corps. Enfin l’être qui est tout ne peut ni se mouvoir dans l’être, puisqu’il n’y a rien en dehors de lui, ni dans le non-être, puisque le non-être n’est pas. »

VI.

Simplicius, id., f° 34, verso :

« Pour démontrer que l’être ne peut pas avoir été créé, Mélissus s’appuie sur cette maxime générale :

« Ce qui était a toujours été, et sera toujours ; car, s’il est né à un certain instant, il faut qu’il ne fût rien avant de naître. Si donc il n’y avait rien, il était bien impossible que rien naquit de rien. »

VII.

Simplicius, id., f° 7, 9 et 23, verso :

« Une critique qu’on adresse à Mélissus, c’est que le mot de Commencement ayant plusieurs acceptions, au lieu de prendre le commencement relatif au temps, qui regarde l’être produit, il a pris le Commencement relatif à la chose, lequel ne peut pas s’appliquer aux choses qui changent tout d’une pièce. Même avant Aristote, Mélissus avait parfaitement vu que tout corps fini, tout en étant éternel, n’a qu’une force finie, et que, considéré en lui-même, ce corps est toujours à la limite du temps…