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dire des choses qu’elles sont, qu’on ne peut dire qu’elles ne sont pas.

§ 5.[1] « Mais si le non-être existe, dit Gorgias, l’être dès lors n’est plus son opposé ; car si le non-être est, il faut que l’être ne soit pas. Par conséquent, ajoute-t-il, il n’y a rien ; à moins que l’être et le non-être ne soient pas une seule et même chose. Mais c’est en effet la même chose, et dès lors il n’y a rien ; car le non-être n’est pas, et l’être n’existe pas non plus, puisqu’il est identique au non-être. »

Tel est le raisonnement textuel de Gorgias.

    est, on peut en conclure qu’il est au même titre que l’être. Ce sont des subtilités bien peu sérieuses ; et Platon avec Socrate a bien fait de les tourner en ridicule. — Qu’on ne peut dire, le texte n’est pas aussi explicite.

  1. § 5. Dit Gorgias, il n’y a dans le texte qu’un verbe à la troisième personne ; et Gorgias n’est pas nommé, comme j’ai cru devoir le faire, pour plus de clarté, dans ma traduction. — Son opposé, le terme d’Opposé est plus général que celui de Contraires ; voir les Catégories, ch. X, page 109 de ma traduction. — Ne soient pas une même chose, et Gorgias croit avoir démontré qu’ils sont identiques. — Et dès lors il n’y a rien, on pourrait tout aussi bien conclure que tout existe, le non-être aussi bien que l’être ; et cette conclusion serait tout aussi fondée que l’autre. — Textuel, j’ai ajouté ce mot, pour rendre toute la force de l’expression grecque.