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avait suivi l’armée Lydienne avec un bon nombre de ses compatriotes. Thalès fit construire une vaste digue qui sépara le fleuve en plusieurs bras, ce qui permit de le franchir à gué. Telle est la tradition qu’Hérodote recueillit encore toute récente. Quant à lui, il semble croire que l’armée Lydienne passa tout simplement sur des ponts, qui, selon le dire populaire, n’avaient été construits que plus tard. Le fleuve, une fois traversé, Crésus s’empara de toute la contrée qu’il dévasta ; elle s’appelait la Ptérie.

Cyrus accourut à sa rencontre avec toutes ses troupes et avec tous les gens du pays qui avaient pu se joindre à lui. Mais avant d’engager la lutte, il fit parvenir aux Ioniens des propositions d’accommodement, afin qu’ils consentissent à quitter l’armée de Crésus. les Ioniens restèrent fidèles, prévoyant bien qu’une honteuse trahison ne pourrait que les déshonorer sans les servir, les Grecs étant hors d’état de résister seuls aux Perses, si, comme on pouvait le craindre, la Lydie était vaincue et conquise. Il valait encore mieux risquer une défaite commune, puisqu’on ne voulait point se rendre dès ce moment à la puissance des Perses, quelque menaçante qu’elle fût. La bataille, livrée dans les plaines de la Ptérie, à l’est de l’Halys, fut terrible ; elle dura toute une journée et ne cessa qu’avec la nuit. la victoire ne se décida d’aucun des deux côtés.