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la céruse est blanche partout, nous ne voulons pas exprimer autre chose si ce n’est que la blancheur est fondue dans toutes ses parties, de même qui empêche, quand on dit que Dieu voit, entend et domine de partout, de comprendre, que quelle que soit la partie de Dieu que l’on prenne, elle aura toujours ces qualités ? Il ne faut pas plus pour cela que Dieu soit sphérique qu’il ne faut que la céruse le soit.

§ 6.[1] En outre, comment se peut-il que Dieu étant un corps et ayant de la grandeur ne soit ni infini ni fini, puisqu’on entend par infini ce qui n’a pas de limite, tout en étant susceptible d’en avoir ? La limite doit s’appliquer à la grandeur et au nombre, et à toute quantité quelconque, de telle sorte qu’une grandeur qui n’a pas de limite est appelée infinie.

§ 7.[2] Du moment qu’on fait Dieu sphérique, il y a nécessité qu’il ait une limite ; car il a des extrémités, puisqu’il a un centre, qui est à la plus grande distance possible de sa limite. Or il a nécessairement

    la céruse est blanche partout, cette comparaison de la céruse n’est pas amenée, et elle peut paraître assez bizarre. — La partie de Dieu que que l’on prenne, ces théories doivent paraître extrêmement avancée pour le temps où Xénophane les exprime ; et l’on ne peut douter qu’elles n’aient bien été les siennes, d’après tous les témoignages que nous a transmis l’antiquité. — Que la céruse le soit, même remarque que plus haut sur la comparaison avec la céruse. D’ailleurs le fond de la pensée est juste, bien que la forme ait quelque chose de singulier.

  1. § 6. En outre, nouvelle objection de l’auteur contre les théories de Xénophane. — Ni infini ni fini, il est en effet impossible à notre raison de comprendre Dieu, si ce n’est sous la notion de l’infini. — Ce qui n’a pas de limite, ceci est vrai ; mais ce qui suit ne l’est pas également, et ce qui est susceptible d’avoir des limites ne peut jamais être infini, même quand il n’en a pas ; ce n’est que l’indéfini, l’indéterminé. — Une grandeur qui n’a pas de limite est appelée infinie, peut - être est-il mieux valu dire : « une quantité ; » et alors l’expression eût été encore plus générale.
  2. § 7. Qu’on fait Dieu sphérique, le texte n’est pas aussi formel. — Il y a nécessité qu’il ait une