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s’éloignant les uns des autres, les choses périssent de nouveau ; et la multiplicité vient du mélange et de la division, bien que naturellement il n’y ait que quatre éléments, sans compter les causes, ou même un seul et unique élément. ».

§ 6.[1] En supposant même que les éléments soient infinis, dès l’origine, pour produire les choses par leur combinaison et les détruire par leur division, comme on prétend quelquefois que le pensait Anaxagore, qui prenait ces éléments éternels et infinis comme source de toutes les choses qui se produisent, il ne s’ensuivrait pas encore que tout est éternel, sans exception ; il y aurait toujours certaines choses qui viendraient et seraient venues d’êtres antérieurs, et qui se perdraient dans d’autres substances.

§ 7.[2] Il se peut même encore qu’il n’y ait qu’une seule forme pour le tout, comme l’affirmaient Anaximandre et Anaximène, soutenant l’un que tout est de l’eau, et l’autre, Anaximène, que c’est de l’air.

    95, loc. cit. ; voir aussi la Physique d’Aristote, livre VIII, ch. 1, p. 455 de ma traduction. — Sans compter les causes, le texte dit simplement : « sans les causes. » Il est probable qu’Empédocle entend ici par les causes l’Amour et la Discorde, qui réunissent ou qui dissolvent les choses, formant et détruisant tour à tour le Sphérus ; voir la Physique d’Aristote, livre III, ch. 4, § 13, page 93 de ma traduction.

  1. § 6. Par leur combinaison… par leur division, selon les théories d’Empédocle. — Anaxagore, voir la Physique d’Aristote, livre Ill, ch. 4, § 8, page 90 de ma traduction. - Sans exception, j’ai ajouté ces mots. — Dans d’autres substances, cette expression ne paraît guère Aristotélique, et ce n’est pas en ce sens qu’il prend ordinairement le mot de Substance.
  2. § 7. Qu’il n’y ait qu’une seule forme, c’est la traduction exacte du grec ; mais la suite prouve que par Forme il faut entendre Élément. Les opinions d’Anaximandre et d’Anaximène sont bien connues, l’un voulant tirer tout l’univers de l’eau, comme Thalès le prétendait, l’autre voulant le tirer de l’air.