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l’assertion de Diogène de Laërte, toute isolée qu’elle est, n’est pas à rejeter aussi dédaigneusement que l’ont cru quelques historiens de la philosophie. Emigré à Élée dans la grande Grèce, Mélissus peut très bien y avoir entendu les leçons de Parménide, continuant lui-même celles de Xénophane.

On ne sait rien du reste de sa vie ; mais il est équitable de supposer que la fin aura répondu au commencement.

L’ouvrage de Mélissus était intitulé de l’Être, ou peut-être même De la Nature, titre très commun parmi les philosophes de ces temps reculés, où en effet c’était la nature dans son ensemble qu’on étudiait, en attendant une analyse plus détaillée qui ne pouvait se fonder que sur des observations plus nombreuses. Nous connaissons cet ouvrage de Mélissus par l’abrégé qui se trouve dans notre opuscule, et parles citations qu’en a faites Simplicius dans son Commentaire sur la Physique d’Aristote, soit qu’il eût sous les yeux l’original, soit, ce qui est plus probable, qu’il n’eût que les extraits de Théophraste, qu’il cite. Je ne veux pas abréger moi-même ici ces abrégés divers, et je me contente de renvoyer aux Fragments de Mélissus, que je donne plus loin d’après Spalding et M. Müllach. On y verra d’abord la doctrine du philosophe Samien, du moins dans la mesure où elle nous a été conservée et de plus, on y verra combien notre opuscule est fidèle à l’auteur qu’il veut faire connaître, tout en le réfutant.

Après Xénophane et Mélissus, je ne dis rien de Zénon, puisque notre traité ne parle pas non plus de lui ; et que la mention qui est faite dans les titres de quelques manuscrits doit être considérée comme une méprise. Reste Gorgias, sur lequel on peut être très-bref à la fois par ce