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« Un jour voyant un chien fustigé par son maître,

Il se prit de pitié pour ce malheureux être :

« Ne frappez pas, dit-Il ; c’est l’âme d’un ami,

Qu’en l’entendant crier, je reconnais en lui !  »

Diogène de Laërte, qui cite ces vers dans la vie de Pythagore, ajoute ailleurs [1] que Xénophane combattait le le système du sage de Samos, ainsi que les systèmes de Thalès et d’Epiménide, de même qu’il critiquait avec vivacité les peintures qu’Hésiode et Homère faisaient des Dieux, de leurs passions et de leurs vices. C’était dans des poèmes, dans des élégies et dans des Iambes que Xénophane exprimait ses pensées. On peut même supposer qu’il vivait du métier de Rhapsode, récitant ses poésies pour intéresser les auditeurs et provoquer leur générosité.

Si Xénophane a combattu les opinions de Thalès, de Pythagore et d’Epiménide, il doit leur être assez postérieur ; et il n’est pas impossible qu’il ait vécu jusqu’au temps de la première guerre médique. (490 avant J.-C.)

Un fait dont on ne peut guère douter, puisqu’il a pour lui le témoignage d’Aristote (Métaphysique, liv. I, page 166, trad. de M. Cousin ), c’est que Parménide était le disciple de Xénophane ; sur ce point l’antiquité toute entière est d’accord. Mais nous savons positivement par Platon, (Théétète, page 154, et Sophiste, page 164, de la trad. de M. V. Cousin) que, lorsque Parménide vint à Athènes avec Zénon, il avait 65 ans (Le Parménide, page 6 de la traduction de M. V. Cousin, page 751, lig.14, édition de Turin, 1839). En supposant que Socrate, fort

  1. Diogène de Laërte, livre XI, ch. 2, page 231, éd. de Didot.