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eût été faite sans doute d’après quelque manuscrit moins incorrect, elle pouvait être encore très utilement corrigée, ou même suppléée. Elle a été reproduite dans l’édition de l’Académie de Berlin.

Tels sont les travaux dont le Traité sur Mélissus, Xénophane et Gorgias a été jusqu’à présent l’objet. Il faut y joindre la dissertation de M, Henri Edouard Foss sur Gorgias de Léontium [1], où il a édité sans traduction, et éclairci, par un commentaire, la partie du texte qui regarde spécialement Gorgias, c’est-à-dire les chapitres V et VI de la présente traduction.

Après ces détails philologiques, il faut en venir à l’ouvrage lui-même. Quel est-il dans l’état où il nous est arrivé ? Quel en est l’auteur présumable ? Quelle en est la valeur intrinsèque ?

D’abord, quel est le titre exact que ce petit traité doit porter ? Pour l’antiquité presque tout entière, et pour les modernes jusqu’au travail de Spalding, le titre généralement accepté était : « De Xénophane, de Zénon et de Gorgias ; » ou bien, comme le veut le manuscrit de Leipsick : « De Zénon, de Xénophane et de Gorgias. » Spalding, en rapprochant les citations assez nombreuses de Simplicius, des analyses de notre traité, a démontré d’une manière irréfutable que, dans la première partie, il s’agissait non pas de Xénophane, mais de Mélissus. Simplicius, dans son excellent commentaire sur la Physique d’Aristote, nous a conservé des passages entiers de l’ouvrage de Mélissus

  1. De Gorgia leontino Commentatio, interpositus est Aristotelis de Gorgia liber emendatus editus ab H. Ed. Foss, Halis Saxonuum, 1828, 8°, IV-186. Le traité sur Gorgias et le commentaire sont pages 110 et suivantes.