parmi les auteurs modernes. Pline, chez les anciens, fixe la date de cette éclipse très précisément ; il la rapporte à la 4e année de la 48e olympiade, et à l’année 170 de la fondation de Rome[1]. Cette concordance peu régulière nous reporte à peu près à l’an 580. Je ne veux pas entrer dans ces détails, parce que je ne me flatte pas de pouvoir les éclaircir ; je me borne à désirer que la science astronomique puisse, sur cette donnée de l’histoire, établir quelque computation décisive.
La seconde question qu’on a soulevée, c’est de se demander s’il est possible que Thalès ait réellement calculé cette éclipse, et l’ait prédite, comme Hérodote l’avait entendu dire. Les historiens postérieurs en ont douté ; de nos jours, M. G. Grote[2], en particulier, a nié que la science fût en état, à cette époque, de faire de pareilles prédictions, et d’aussi savants calculs. Je ne voudrais pas contredire une autorité aussi compétente ; mais je ferai remarquer que, par le récit même d’Hérodote, vrai ou faux, il est avéré que, de son temps, c’est-à-dire un siècle après Thalès environ, on croyait au calcul possible des éclipses. Cela seul suffit à prouver que la science était déjà assez avancée. Une telle supposition