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démontré, il s’ensuit nécessairement que, dans ces conditions, la production des choses doit être également continue : car ce mouvement causera indéfiniment la production des choses, en amenant et en ramenant la cause qui peut les produire. Ceci nous prouve en même temps que ce que nous avons dit antérieurement est exact, et que nous avons eu raison de faire de la translation, et non de la production, le premier des changements. En effet, il est bien plus rationnel de faire de ce qui est la cause qui produit ce qui n’est pas, que de faire de ce qui n’est pas la cause qui produit ce qui est. Or, ce qui est soumis à la translation existe, tandis que l’être qui se produit et devient n’existe pas ; et c’est là ce qui fait précisément que la translation est antérieure à la production.

§ 2.[1] Après avoir supposé et démontré qu’il y a dans les choses une production et une destruction continuelles, et que le mouvement de translation est cause de la génération des choses, il doit nous être évident que, le mouvement de translation étant unique, il est impossible que

    VIIIe livre de la Physique, ch. 10, pages 518 et suivantes de ma traduction. — La production des choses, le texte dit simplement : « la génération ». — Ce mouvement causera indéfiniment, c’est une grande idée de rattacher ainsi la production et la destruction des êtres à la cause générale qui met l’univers en mouvement. — En amenant et en ramenant, cette opposition est dans l’original. — Antérieurement, voir la Physique, liv. VIlI, ch. 10, pages 518 et suivantes. Aristote en effet a consacré de longs développements à prouver que le mouvement circulaire est le premier et le principal de tous les mouvements. — Ce qui est…. ce qui n’est pas, le texte dit : « l’être… et le non-être. » — Se produit et devient, il n’y a qu’un seul mot dans le texte. — Est antérieure, ou supérieure.

  1. § 2. Supposé et démontré, le fait de la production et de la destruction continuelles des choses nous est attesté par les sens ; et il n’y a ni à le supposer ni à le démontrer. Mais il y avait des philosophes du temps d’Aristote qui allaient jusqu’à nier le mouvement ; voir le Ie 1er livre de la