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les êtres qui peuvent y participer. Il en est de même aussi pour toutes les autres choses qui sont faites selon l’art qui peut les accomplir.

§ 7.[1] D’autre part, quand on prétend que c’est la matière qui produit les choses par le mouvement qu’elle leur donne, sans doute c’est là une opinion plus d’accord avec la nature que la théorie des Idées ; car, ce qui altère les choses et les transforme peut paraître davantage la vraie cause de leur production ; et en général, dans les produits de la nature aussi bien que dans ceux de l’art, on regarde habituellement comme faisant les choses tout ce qui leur donne le mouvement.

§ 8.[2] Toutefois ces derniers philosophes eux-mêmes n’ont pas raison ; car, être passif et être mû, ce sont bien les propriétés qui appartiennent à la matière, tandis que mouvoir et agir appartiennent à une tout autre puissance. C’est là ce qu’on peut observer également dans tout ce que fait l’art comme dans tout ce que fait la nature. Ainsi, ce n’est pas l’eau elle-même qui fait l’animal sorti de son sein (c’est la nature) ; ce n’est pas davantage le bois qui fait le lit, c’est l’art. De là, on peut conclure que

    ainsi, outre l’idée de la santé et du malade, il faut le médecin ; outre l’idée de la science et l’élève, il faut le maître capable de transmettre ce qu’il sait. — Selon l’art qui peut les accomplir, le texte n’est pas aussi formel.

  1. § 7. D’autre part, c’est aux partisans de la matière qu’Aristote répond ici, après avoir répondu à Platon. — Que la théorie des Idées, le texte n’est pas aussi précis. — Ce qui altère les choses, peut-être faut-il prendre ici cette expression dans un sens un peu plus large que ne le fait habituellement Aristote.
  2. § 8. Être passif, ou « souffrira. » — A une tout autre puissance, c’est le terme même de l’original ; on pourrait traduire aussi : « à une tout autre force ». — Sorti de son sein, le texte n’est pas aussi précis. — (C’est la nature), j’ai mis ces mots entre parenthèses, parce qu’ils ne se trouvent que dans quelques manuscrits ; ils ne sont pas indispensables. Le commentaire