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d’autres qui ne sont pas nécessairement. Pour les unes, il est impossible qu’elles ne soient pas ; et pour les autres, il est impossible qu’elles soient, parce qu’il ne se peut pas que rien soit autrement que ne l’exige la nécessité. Mais il y a d’autres choses qui peuvent également être et ne pas être ; c’est précisément tout ce qui est produit et est périssable ; car tantôt ces choses-là sont, et tantôt elles ne sont pas. Ainsi donc, la production et la destruction ne se rapportent qu’à ce qui peut être et ne pas être.

§ 4.[1] C’est bien là, en tant que matière, la cause des choses produites ; mais en tant que but final, la cause, c’est la forme et l’espèce ; et c’est là la définition de l’essence de chaque chose.

§ 5.[2] Mais à ces deux principes, il faut toujours en ajouter un troisième. Or ce principe-là, tous les philosophes semblent ne l’apercevoir que comme en rêve, et personne n’en parle avec quelque précision. Les uns ont cru, comme Socrate dans le Phédon, que la nature des Idées suffisait pour expliquer la production des choses ; car Socrate, reprochant aux autres de n’avoir rien dit à cet égard, suppose que, parmi les choses

    les corps célestes. » — Également être et ne pas être, en d’autres termes, tous les êtres contingents. — Tout ce qui est produit, ou « est créé. » — Et est périssable, comme le sont la plupart des êtres qui sont soumis à notre observation.

  1. § 4. Des choses produites, et périssables. — En tant que but final, le texte dit précisément : « en tant que pourquoi. » — C’est la forme et l’espèce, l’espèce se confond avec l’Idée, comme on le verra un peu plus bas. — La définition de l’essence, ou bien : « la raison de l’essence. »
  2. § 5. Ajouter un troisième, la cause efficiente. — Que comme en rêve, la critique est assez sévère, et dédaigneuse ; voir le premier livre de la Métaphysique, traduction de M. Cousin, chapitres 4 et 5. — Dans le Phédon, voir le Phédon de Platon, traduction de M. Cousin, page 283. — La nature des Idées, ou « des espèces » ; car le mot est le même. — De n’avoir rien dit, cette expression