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ralité, et dire à quel nombre et de quelle nature sont ses principes. De cette manière, nous étudierons plus facilement les faits particuliers, après avoir acquis préalablement la connaissance des faits généraux.

§ 2.[1] Ces principes sont ici en même nombre et du même genre que ceux qu’on découvre dans les êtres éternels et primitifs. L’un de ces principes est comme matière ; l’autre est comme forme. Mais il en faut en outre un troisième qui se joigne à ces deux autres ; car ces deux-là ne sont pas plus capables de produire ici quelque chose que dans les primitifs.

§ 3.[2] Ainsi donc, c’est la matière, qui, pour les êtres produits, est cause qu’ils peuvent être et ne pas être. Or, parmi les choses, il y en a qui sont de toute nécessité, par exemple, les substances éternelles ; il y en

    du monde. Cette expression, d’ailleurs, ne semble offrir aucune difficulté à Philopon, qui ne croit pas devoir la commenter. — De la production des choses, même observations qu’un peu plus haut. — Les faits particuliers…. des faits généraux, ce n’est pas là d’ordinaire la méthode d’Aristote, et il va plus volontiers des faits particuliers aux faits généraux que de ces derniers aux autres. Le texte n’est pas aussi précis que ma traduction.

  1. § 2. Dans les êtres éternels et primitifs, ce sont les corps célestes regardés comme éternels et immuables, et comme les premiers de tous les corps. — Est comme matière, j’ai conservé la tournure de l’original ; mais on pourrait traduire aussi : « joue le rôle de matière…. le rôle de forme. » — Qui se joigne à ces deux autres, j’ai ajouté ces mots, pour rendre toute la force de l’expression grecque. Ce troisième principe, c’est la cause motrice, ou plutôt la cause efficiente. Il faut comparer avec ces théories celles du premier livre de la Physique, chapitre 8, page 473 de ma traduction. — Ne sont pas plus capables, la matière et la forme sont l’une et l’autre stériles sans le troisième principe, qui vient leur donner la réalité en les unissant.
  2. § 3. Est cause qu’ils peuvent être et ne pas être, on pourrait également bien renverser la phrase et dire : « La faculté d’être et de ne pas être est, comme matière, la cause des êtres produits. » — Parmi les choses, ou « parmi les substances », ou encore : « parmi les êtres. » — Les substances éternelles, c’est-à-dire, «