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Chapitre VIII


Composition générale des corps mixtes ; il y a dans tous de la terre et de l’eau, qui sont des éléments indispensables ; il y a aussi de l’air et du feu, contraires aux deux premières. Phénomène de la nutrition allégué à l’appui de cette théorie. Comment le feu est le seul des éléments simples qui se nourrisse.


§ 1.[1] Tous les corps mixtes qui sont répandus autour du lieu central sont composés de tous les éléments simples. Ainsi, il y a de la terre dans tous, parce que chacun de ces corps est le mieux, et le plus souvent, dans le lieu qui lui est propre. Il y a aussi de l’eau dans tous les mixtes, parce qu’il faut que les composés soient déterminés, et que l’eau est, parmi les corps simples, le seul qui se détermine aisément. D’autre part, la terre ne peut pas davantage subsister sans l’humide qui la tient réunie ; et si l’humide en était complètement retiré, elle tomberait en poussière.

  1. Ch. VIII, § 1. Autour du lieu central, c’est-à-dire autour de la terre, qui, dans les théories d’Aristote, est le centre du monde, vers lequel se dirigent tous les corps graves. — Il y a de la terre dans tous, parce que tous les mixtes dont il est parlé ici, ont de la pesanteur. — Est le mieux et le plus souvent, j’ai conservé l’indécision du texte. Cela revient à dire que les graves se dirigent vers la terre, et s’y arrêtent dans leur chute. — Qui lui est propre, ceci peut s’entendre à la fois de la terre et de chacun des mixtes. Saint Thomas et les Coïmbrois comprennent qu’il s’agit de la terre ; Philopon comprend au contraire qu’il s’agit des mixtes, dont le lieu propre se confond avec celui de la terre, qui est également le centre. — Soient déterminés, ou « aient une figure bien définie. » — L’humide qui la tient réunie, c’est ce que la science appelle aujourd’hui la force de cohésion. — Elle tomberait en poussière, j’ai ajouté ces deux derniers mots, pour compléter la pensée.