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pas précisément ni de pure matière, ni l’un ou l’autre de ces contraires existant absolument en réalité, en entéléchie ; il n’y a qu’un intermédiaire. Mais selon qu’en puissance l’un des deux peut être plus chaud que froid ou le contraire, dans cette même proportion le corps est en puissance deux fois plus chaud ou plus froid, ou trois fois plus, ou suivant tel autre rapport.

§ 7.[1] Ainsi, toutes les autres choses viendront du mélange des contraires ou des éléments ; les éléments eux-mêmes viendront de ces contraires qui sont, en quelque sorte, les éléments en puissance, non pas comme l’est la matière, mais plutôt de la façon qu’on vient de dire. De cette façon, le résultat qui se produit est bien un mélange, tandis que de l’autre façon c’est de la matière pure.

§ 8.[2] Du reste, les contraires aussi sont passifs, dans le sens de la définition qui en a été donnée dans nos premières recherches ; par exemple, le chaud réel est froid en puissance, et le froid en réalité est chaud en puissance également, de sorte qu’à moins

    ou dans l’autre, le texte n’est pas aussi formel. — De pure matière, même remarque qu’au § précédent. — Qu’un intermédiaire, d’ailleurs très difficile à fixer, puisqu’il dépendrait de la sensibilité de chacun des observateurs. — L’un des deux, le texte n’est pas plus précis.

  1. § 7. Toutes les autres choses, c’est-à-dire tous les corps composés, les mixtes, tels que nous les observons dans la nature entière. — En quelque sorte les éléments, j’ai ajouté ces deux derniers mots, d’après le sens donné par le commentaire de Philopon. — Comme l’est la matière, qui n’est rien qu’en puissance et qui n’a pas de réalité, tandis que les contraires en ont une. — Qu’on vient de dire, dans le § précédent. — Est bien un mélange, de deux substances réelles qui en forment une nouvelle en se mélangeant. — De la matière pure, j’ai ajouté ce dernier mot.
  2. § 8. Dans nos premières recherches, voir plus haut, § 6. Philopon croit qu’il s’agit de la théorie de l’action et de la passion développée dans le premier livre ; voir plus haut, livre 1, ch. 7, § 5. — Le chaud réel, on pourrait encore traduire : « Le corps qui est chaud en réalité, etc. » — Le froid en réalité, ou bien « Le