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§5.[1] De même encore pour les philosophes qui n’admettent qu’une matière unique pour tous les éléments, il y a quelque embarras à expliquer comment une substance peut se former de deux éléments, par exemple, de chaud et de froid, ou de feu et de terre. Si la chair se compose des deux et n’est cependant ni l’un ni l’autre, ni une simple juxtaposition de ces éléments conservant leur nature spéciale, que reste-t-il donc à admettre si ce n’est que le composé qui en est ainsi formé est la pure matière ? Car la destruction de l’un des éléments produit ou l’autre élément, ou la matière.

§ 6.[2] Mais comme le chaud et le froid peuvent être plus ou moins forts, on doit dire que, quand l’un est absolument réel, en entéléchie, l’autre n’est plus qu’en puissance ; et quand le sujet n’a pas absolument l’une des deux qualités, et que le froid par exemple est à demi chaud, et le chaud à demi froid, parce que les excès dans un sens ou dans l’autre s’effacent réciproquement par le mélange, alors il n’y a

    l’exemple qui suit fait bien comprendre le sens. La brique est placée à côté de la pierre ; et c’est dans un autre endroit, dans une autre place du mur.

  1. § 5. Qui n’admettent qu’une matière unique, il semble que c’est bien là la théorie particulière d’Aristote, puisqu’il admet que tous les éléments peuvent se changer les uns dans les autres ; mais il ne croit pas cette théorie même à l’abri de toute critique. — Une substance, le texte dit simplement : « quelque chose. » — Est la pure matière, j’ai ajouté le mot Pure, qui n’est pas dans l’original, mais qui me paraît ressortir de tout le contexte. La pure matière est ici la matière abstraite, la matière eu puissance. — De l’un des éléments, le texte est moins formel. — Ou la matière, sous-entendu : « en simple puissance. » Les deux éléments s’annulent dans le composé qu’ils forment, et il ne reste que la matière des deux à l’état de non-être.
  2. § 6. On doit dire, la phrase pourrait être interrogative aussi bien qu’affirmative. — Absolument réel, en entéléchie, il n’y a qu’un seul mot dans le texte. — Par exemple, j’ai ajouté ces mots. — Dans un sens ou