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Chapitre VI

Réfutation de la théorie d’Empédocle, sur la comparaison des éléments entre eux, soit sous le rapport de la quantité, soit sous le rapport de l’effet et de la proportion. Dans le système d’Empédocle, l’accroissement des choses se réduit à une simple addition ; il n’explique pas non plus la production des choses, qu’il soumet à l’empire du hasard. ni la cause du mouvement originel, ni la véritable nature de l’âme. — Citations diverses des vers d’Empédocle.


§ 1.[1] Quand on voit des philosophes admettre la pluralité des éléments des corps, et nier en même temps que les éléments changent les uns dans les autres, ainsi que le fait Empédocle, on pourrait leur demander avec quelqu’étonnement comment alors ils peuvent soutenir que les éléments sont comparables les uns aux autres. C’est bien là cependant ce que prétend Empédocle quand il dit :

« car tous les éléments étaient égaux entre eux. »

Si c’est en quantité qu’ils le sont, il faut que, dans tous les objets comparables, il y ait quelque chose de commun

  1. Ch. VI, § 1. Quand on voit, le texte n’est pas aussi formel. — En même temps, j’ai ajouté ces mots pour que l’opposition des idées fût plus manifeste. — Ainsi que le fait Empédocle, voir plus haut, ch. 3, § 6. — Sont comparables, l’expression est bien vague, et je n’ai pas dû la préciser davantage. Les exemples cités plus bas l’éclairciront en partie. — Étaient égaux, ici encore, j’ai rendu l’expression de l’original dans toute son indétermination. — Si c’est en quantité, matérielle, sous-entendu, pour l’opposer à la quantité de force dont il sera parlé plus bas.