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feu et de l’eau viendront la terre et l’air ; et de l’air et de la terre, viendront le feu et l’eau. En effet, si le froid de l’eau et le sec du feu sont détruits, il se formera de l’air, parce qu’il ne reste plus que le chaud de l’un et le liquide de l’autre. Mais si le chaud du feu est détruit, ainsi que le liquide de l’eau, il se forme de la terre, parce qu’il ne reste alors que le sec de l’un et le froid de l’autre.

§ 7.[1] C’est de même que de l’air et de la terre, il se forme du feu et de l’eau ; car si la chaleur de l’air vient à être détruite, ainsi que le sec de la terre, il se formera de l’eau, puisqu’il restera le liquide de l’un et le froid de l’autre. Mais lorsque c’est le liquide de l’eau et le froid de la terre qui se perdent, il se forme du feu, parce qu’il reste le chaud de l’un et le sec de l’autre, qualités propres du feu.

§ 8.[2] Cette explication de la production du feu s’accorde très bien avec les faits que la sensation nous atteste ; car c’est surtout la flamme qui est du feu ; or, la flamme n’est que de la

    de cette théorie, qui, d’ailleurs et ainsi qu’il le rappelle, était acceptée par Alexandre d’Aphrodisée. — Mais du feu et de l’eau, les idées ne semblent pas se très bien suivre. — Il se forme de l’air, élément différent du feu et de l’air qui l’ont produit. — Il se forme de la terre, remarque analogue. — Le sec… et le froid, qui sont les deux qualités de la terre.

  1. § 7. Le liquide de l’un, le Liquide semble s’appliquer exclusivement à l’eau ; mais dans ces théories, il faut l’accepter aussi pour l’air, auquel le terme d’Humide paraîtrait pouvoir s’appliquer mieux dans certains cas. On pourrait employer aussi le mot de Fluide pour l’air ; mais ce dernier mot ne répondait plus assez à celui de l’original. — Qualités propres du feu, voir plus haut, ch. 3, § 2.
  2. § 8. Cette explication de la production du feu, le texte n’est pas tout à fait aussi formel. — S’accorde très bien avec les faits, il ne semble pas que cet accord soit aussi complet que le croit l’auteur ; mais la méthode qu’il recommande n’en est pas moins bonne ni moins vraie,