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et elle se présente toujours avec des contraires. Du reste, on a traité ce sujet ailleurs avec plus d’étendue et d’exactitude.

§ 6.[1] Néanmoins, comme les corps primitifs peuvent aussi, de cette façon, venir de la matière, il faut parler de ces corps, en admettant que la matière est bien le principe, et le premier principe des choses, mais qu’elle en est inséparable, et qu’elle est le sujet des contraires. Ainsi, le chaud, par exemple, n’est pas la matière du froid, pas plus que le froid n’est la matière du chaud ; mais la matière est le sujet de tous les deux.

§ 7.[2] Ainsi d’abord, le corps qui est perceptible en puissance à notre sensibilité, voilà le principe ; puis ensuite viennent les contraires, comme, par exemple, la chaleur et le froid, et en troisième lieu, le feu et l’eau et les autres éléments semblables. Tous ces corps se changent bien les uns dans les autres ; mais ce n’est pas de la manière

    d’ailleurs déjà dans le texte de Philopon. — N’est jamais isolée, et subsistant indépendamment des corps, comme la matière que, selon Aristote, Platon a le tort d’admettre. — Avec des contraires, la matière a toujours une certaine qualité qui la distingue, et à laquelle elle est indissolublement jointe. — Ailleurs, dans la Physique, livre I, ch. 8, spécialement § 20, page 484 de ma traduction ; et dans le Traité du ciel, livre III. — Plus d’étendue et d’exactitude, il n’y a qu’un seul mot dans le texte.

  1. § 6. Les corps primitifs, j’ai conservé l’expression même du texte ; mais c’est des éléments qu’il s’agit. — Le sujet des contraires, voir le développement de toute cette théorie, Physique, livre I, ch. 8, p. 473 de ma traduction. — Par exemple, j’ai ajouté ces mots. — N’est pas la matière, mais c’est le contraire ; et sous les deux contraires, il y a le sujet qu’ils qualifient tour à tour.
  2. § 7. Le corps qui est perceptible, c’est la matière entendue au sens logique, sensible en puissance, mais en réalité ne l’étant que sous la forme d’un des deux contraires. — Le feu et l’eau, c’est-à-dire, les quatre éléments, avec tous les corps particuliers qu’ils composent, d’après les théories d’Aristote, qui sont aussi celles de toute l’antiquité. — De la manière dont le disent Empédocle et d’autres philosophes, la