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et la blancheur, ni, en un mot, les qualités et les affections des corps ne peuvent se mêler aux choses, puisqu’on voit, au contraire, que les deux subsistent. La blancheur et la science ne peuvent pas davantage composer réellement un mélange, non plus qu’aucune des qualités ou attributs qui ne sont pas séparables.

§ 5.[1] Aussi, est-ce se tromper que de soutenir que toutes choses ont été jadis confondues, et que tout s’est trouvé mêlé ; car tout ne peut point se mêler indifféremment à tout. Il faut toujours que chacune des deux. choses qui se mêlent puisse subsister séparément ; or, jamais les qualités des choses n’en peuvent être séparées. Mais comme parmi les choses, les unes sont en simple puissance et les autres en toute réalité, il s’ensuit que les choses qui se mêlent peuvent, en un sens, exister encore, et, en un autre sens, ne plus exister. Si, en réalité, le produit qui résulte du mélange est quelque chose de différent, il n’en est pas moins toujours, en puissance, les deux choses

    l’empreinte du cachet ne s’y mêle pas. — Ni le corps et la blancheur, j’ai conservé la concision du texte. La blancheur et le corps qui est blanc ne se mêlent pas ; mais la blancheur est dans le corps, — Les qualités et les affections, qui sont dans les choses, mais sans se mêler avec elles. — Les deux subsistent, l’expression du texte est plus vague. Par les deux il faut entendre le corps et les qualités qui le modifient. — La blancheur et la science, c’est-à-dire deux qualités, au lieu d’un corps et d’une qualité. — Qualités ou attributs, le texte est tout à fait indéterminé. — Qui ne sont pas séparables, sous-entendu : « des sujets dans lesquels ils sont.  » Tout ce passage est fort obscur, et peut paraître bien subtil.

  1. § 5. Aussi est-ce se tromper, ceci est une critique d’Anaxagore, qui pensait qu’à l’origine toutes les choses étaient mêlées dans le chaos, avant que l’Intelligence ne vint ordonner le monde ; voir la Physique, livre 1, ch. 5, § 4, où la théorie d’Anaxagore est réfutée, page 455 de ma traduction. — Les qualités des choses, voir le § précédent. — En simple puissance… en toute réalité, j’ai ajouté les deux adjectifs. — Quelque chose de différent, des deux choses qui