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chaud ne subisse pas d’influence de la part de ce qui a une chaleur infiniment plus forte. Mais si le dur subit une influence, le mou doit aussi en subir une ; car on ne dit d’une chose qu’elle est molle qu’en pensant à une action qu’elle peut souffrir, puisque le corps mou est précisément celui qui cède aisément à la pression.

§ 12.[1] D’ailleurs il n’est pas moins absurde de n’admettre dans les choses absolument rien que la forme ; et, si l’on admet la forme, de n’en supposer qu’une seule, soit, par exemple, le froid, soit la chaleur ; car il ne peut pas y avoir une seule et même nature pour ces deux phénomènes opposés.

§ 13.[2] Il y a une égale impossibilité, il est vrai, à supposer que l’être, en restant un, puisse avoir plusieurs formes ; car étant indivisible, il éprouverait ses affections diverses dans le même point. Par conséquent, il aurait beau souffrir, et, par exemple, être refroidi, par cela même il produirait aussi quelqu’autre action, ou il souffrirait même quelqu’autre affection quelconque.

    chaud, c’est le fait bien connu de l’équilibre de température. Deux corps inégalement chauds le deviennent également, en agissant l’un sur l’autre. — Mais si le dur subit une influence, le texte n’est pas aussi développé. — Qui cède aisément à la pression, voir la Météorologie, livre IV, ch. 4, §§ 6 et suiv., p. 298 de ma traduction.

  1. § 12. Mais il n’est pas moins absurde, cette critique s’adresse sans doute plus spécialement à Platon. — La forme, cette expression est prise ici dans un sens assez remarquable, puisque, d’après le contexte, il est clair que la forme veut dire aussi la propriété. Le chaud et le froid, en effet, sont des propriétés, et ne sont pas des formes, à proprement parler. — Pour ces deux phénomènes opposés, j’ai ajouté ce dernier mot.
  2. § 13. En restant un, le texte n’est pas aussi formel. — Ses affections diverses, j’ai ajouté ce dernier mot. — Dans le même point, le texte se sert d’un mot tout à fait indéterminé : j’ai dû être plus précis. — Il produirait aussi quelqu’autre action, la pensée n’est pas très claire ; et elle aurait exigé un peu plus de développements. — Quelqu’autre affection