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pas de vide séparé des choses. Ils ajoutaient qu’il ne peut pas non plus y avoir de pluralité, du moment qu’il n’y a pas de vide qui divise et isole les choses ; que, du reste, prétendre que l’univers n’est pas continu, mais que les êtres qui le composent se touchent, tout séparés qu’ils sont, cela revient à dire que l’être est multiple et n’est pas un, et qu’il y a du vide ; que si l’être est absolument divisible en tous sens, dès-lors, il n’y a plus d’unité pour quoi que ce soit, de sorte qu’il n’y a pas davantage de pluralité, et que le tout est entièrement vide ; que si l’on suppose que l’univers soit mi-partie d’une façon et mi-partie de l’autre, cette explication, disent-ils, ressemble par trop à une hypothèse toute gratuite ; car alors, jusqu’à quel point et pourquoi telle partie de l’univers est-elle ainsi et est-elle pleine, tandis que telle

    Parménide et de l’École d’Élée, qui, d’ailleurs, est exposée d’une manière assez embarrassée et assez obscure. Voir une discussion analogue et une réfutation de Parménide et de Mélissus dans la Physique, livre I, ch. 2 et suivants, pages 433 de ma traduction. — Il ne peut pas y avoir de mouvement, cette théorie sur les rapports du vide et du mouvement, est formellement attribuée à Mélissus, dans la Physique, livre IV, ch. 8, § 5, page 189 de ma traduction. — Séparé des choses, j’ai ajouté les deux derniers mots. — Ils ajoutaient, ces mots ne sont pas expressément dans le texte ; mais ce sens ressort de la tournure de la phrase. — Qu’il n’y a pas de vide, le texte n’est pas aussi formel. — Qui divise et isole, il n’y a qu’un seul mot dans le texte. — N’est pas continu, et un, comme le prétendait l’école d’Élée. — Tout séparés qu’ils sont, le texte n’est pas aussi précis. — Si l’être est absolument divisible, alors il se réduit à rien, par la division même poussée jusqu’à l’infini. — Il n’y a plus d’unité pour quoi que ce soit, en d’autres termes, l’unité des individus disparaît avec les individus eux-mêmes ; et comme il n’y a plus dès lors de pluralité possible, tout est vide. — Mi-partie d’une façon, c’est-à-dire que dans une partie du monde il y a continuité ; et vide, dans l’autre. — Disent-ils, j’ai ajouté ces mots, pour montrer que c’est la suite