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l’agent ; et c’est ainsi que nous disons également, et que c’est le médecin qui guérit, ou que c’est le vin qu’il ordonne au malade. Rien n’empêche donc que le premier moteur, dans le mouvement qu’il donne, ne reste lui-même immobile ; parfois même il y a nécessité qu’il le soit ; mais le dernier terme doit toujours, pour mouvoir, être d’abord mu lui-même.

§ 11.[1] Dans l’action aussi, le premier terme n’est pas affecté, et il est impassible ; mais il faut que le dernier terme, pour pouvoir agir, souffre aussi lui-même quelqu’action préalablement. Toutes les choses qui n’ont pas la même matière agissent sans souffrir elles-mêmes et en restant impassibles : par exemple, l’art de la médecine ; car tout en faisant la santé, elle n’éprouve aucune action de la part du corps qu’elle guérit. Mais la nourriture, en faisant la santé, souffre et éprouve elle-même aussi quelque affection ; car ou elle

    texte est plus vague. En d’autres termes : « Le mot d’agent peut se prendre en un double sens, tout aussi bien que celui du moteur. » - Qu’il ordonne au malade, j’ai ajouté ces mots, qui m’ont paru indispensables pour compléter la pensée. Le médecin est le premier moteur, la première cause de la guérison ; le vin qu’il a prescrit au malade est le moteur secondaire, et la cause subordonnée de la santé rétablie. — Dans de mouvement qu’il donne, il y a ici une variante sans importance, qu’ont adoptée quelques éditeurs, et qui me vaut pas celle que j’ai conservées - Le dernier terme, ou encore : « Le dernier moteur. » - Il y a nécessité, voir toute la théorie du premier moteur immobile dans la Physique, livre VIII, ch. 6, 7 et 15 de ma traduction.

  1. § 11. Dans l’action aussi, comme dans le mouvement. — Le premier terme, l’expression du texte est tout à fait indéterminée. On pourrait traduire également : « La première cause. » - N’est pas affecté et il est impassible, il n’y a qu’un seul mot dans le texte. — Pour pouvoir agir, j’ai ajouté ces mots. — Préalablement, même remarque. — Qui n’ont pas la même matière, que les choses sur lesquelles elles agissent. — Elle n’éprouve aucune action, le texte dit simplement : « Elle n’éprouve rien. » - Souffre et éprouve, il n’y a qu’un seul mot dans le texte. — Quelqu’affection, l’expression du texte est tout à fait indéterminée. — Échauffée…