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et tantôt aussi, c’est le contraire qui souffre. Ainsi, c’est en regardant les choses sous ce point de vue que les uns ont prétendu que l’être qui agit et celui qui souffre doivent avoir quelque chose d’identique ; et que les autres, regardant d’un côté différent, ont prétendu que c’était tout le contraire.

§ 9.[1] Mais le raisonnement qu’on peut faire, pour expliquer ce que c’est qu’agir et souffrir, est le même que celui par lequel on explique ce que c’est que mouvoir et être mu. Ainsi, l’expression de moteur se prend aussi en deux sens. D’abord, la chose où se trouve le principe du mouvement semble être le moteur, puisque le principe est la première des causes ; et c’est, en second lieu, le dernier terme relativement à l’objet qui est mu, et à la production de la chose.

§10.[2] La même observation s’applique à

    c’est la qualité ; ou comme le texte le dit un peu plus bas, d’une part la matière, et d’autre part le contraire. — Sous ce point de vue, c’est à-dire, sous le point de vue de le matière, commune tout à la fois à l’agent et au patient. — D’un côté différent, c’est-à-dire, aux qualités contraires qui se changent l’une dans l’autre. — C’était tout le contraire, voir plus haut la fin du § 3, où Aristote reproche à chacune des deux théories de n’avoir considéré qu’une partie du sujet, qui était à traiter dans son ensemble.

  1. § 9. Le raisonnement qu’on peut faire, la phrase est un peu embarrassée dans ma traduction, comme elle l’est dans le texte. Mais la pensée est claire. Agir et souffrir s’expliquent comme s’expliquent aussi mouvoir et être mû. — L’expression de Moteur se prend aussi en deux sens, selon qu’il s’agit du moteur premier, du moteur initial, ou bien du moteur subordonné, qui peut être le dernier et le plus proche par rapport au mobile, à l’objet mû. — La chose, j’ai pris cette expression, qui est aussi vague que celle du texte. — Semble être le moteur ou bien : « semble mouvoir. » - Le principe est la première des causes, c’est par la définition des deux mots de Principe et de Cause que commence le Ve livre de la Métaphysique. — Le dernier terme, c’est-à-dire le moteur secondaire, qui est le plus rapproché du mobile. — De la chose, j’ai ajouté ces derniers mots. On pourrait mettre aussi : « du phénomène. »
  2. § 10. La même observation, le