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qu’un corps qui est touché, touche aussi. Par conséquent, s’il y a quelque moteur qui, tout en étant lui-même immobile, communique le mouvement, il faudra qu’il touche l’objet qu’il meut, sans que rien le touche lui-même. C’est ainsi, en effet, que nous disons quelquefois que la personne qui nous fait de la peine, nous touche sans que nous la touchions nous-mêmes.

§ 11.[1] Voilà ce que nous avions à dire sur le contact, considéré dans les objets naturels.

    dû être plus affirmative. — Il faudra qu’il touche, la théorie du moteur immobile a été développée tout au long dans la Physique, livre VIII, et dans la Métaphysique, livre XII, ch. 8. Le moteur immobile, c’est-à-dire Dieu, transmet le mouvement qu’il crée, tout autrement que le mouvement n’est transmis aux objets que notre observation peut atteindre ici-bas. Il ne semble pas probable en ce sens que Dieu touche les êtres, comme les êtres se touchent entr’eux. — Nous touche, l’expression dont je suis forcé de me servir ici ne paraît pas très convenable dans notre langue ; elle l’est sans doute davantage en grec ; mais elle n’est jamais qu’une métaphore, et ce contact moral n’a rien à faire avec les contacts matériels, dont il a été question dans tout ce chapitre.

  1. § 11. Voilà ce que nous avions à dire, on peut rapprocher toute cette théorie de celles qui sont présentées aussi, mais avec moins de développements, dans la Physique, livre V, ch. 5, § 13, et livre Vl, ch. 1, § 2. De part et d’autre, la doctrine est tout à fait la même. — Dans les objets naturels, et non dans les êtres abstraits et mathématiques.