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pour la main, il est plus évident que tout s’accroît d’une manière proportionnelle ; car, dans ce cas, la matière de l’espèce étant différente, elle est plus facile à distinguer que pour la chair et pour les corps à parties similaires. Voilà pourquoi, même sur un mort, il semble qu’on reconnaîtrait encore de la chair et des os plus aisément qu’on n’y retrouve la main et le bras. Ainsi, en un sens on peut dire que toute partie quelconque de la chair s’accroît ; et en un autre sens, on ne peut pas dire que toute partie s’accroisse. Selon la forme, il s’est joint quelque chose à toute partie quelconque, mais non pas suivant la matière. Cependant le tout est devenu plus grand, parce que quelque chose est venu s’y ajouter, qu’on appelle la nourriture et qu’on appelle aussi le contraire. Mais ce quelque chose ne fait que changer dans la même espèce ; comme par exemple, lorsque l’humide vient s’adjoindre au sec, et qu’en s’adjoignant, il change en devenant sec lui-même. En effet, il se peut tout à la fois que

    texte est suffisamment clair. La main ne se compose pas de mains, comme le sang se compose de particules de sang. — D’une manière proportionnelle, ceci n’est pas d’une exactitude rigoureuse. — La matière de l’espèce, ou « de la forme. » La matière de la main est très complexe : peau, tendons, sang, os, ligaments, muscles, etc. — Plus facile à distinguer, le texte n’est pas aussi formel. — La main et le bras, voir un passage analogue dans le Traité de l’âme, l, II, ch. 1, § 9, page 167 de ma traduction. — La main et le bras, parce que la main et le bras sont des organes d’action, et que, du moment qu’ils n’agissent plus, ils ne sont plus, pour ainsi dire. — Mais non pas suivant la matière, par la raison qui a été donnée un peu plus haut, 4 la fin du § 14. — Le tout, composé tout à la fois de forme et de matière. — Le contraire, cette expression n’est pas très claire ; et c’est plutôt par le semblable que les choses s’accroissent, ainsi qu’il est expliqué un peu plus bas. — L’humide vient s’adjoindre au sec, par exemple, quand de l’eau tombe sur une surface sèche, et qu’elle s’y vaporise. — Que le sembable