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pas été altérée ; ou quelquefois il est altéré aussi. Mais ce qui altère, ainsi que le principe du mouvement, est dans l’objet accru et dans l’objet altéré ; car c’est en eux que se trouve le principe moteur. Or il se peut aussi que ce qui entre dans le corps y devienne plus grand, en même temps que le corps qui le reçoit et en profite ; par exemple, si l’élément qui entre y devient de l’air. Mais en souffrant cette transformation, il est détruit ; et le principe moteur n’est plus en lui.

§ 13.[1] Après avoir suffisamment exposé ces difficultés, il faut essayer de découvrir la solution de ce problème, en admettant toujours les conditions suivantes : que l’accroissement n’est possible qu’autant que le corps accru demeure.

    ou en d’autres termes un peu plus précis : « la cause de l’altération ». — Ainsi que le principe du mouvement, qui fait que la chose croît ou diminue. — Dans l’objet accru et dans l’objet altéré, c’est une conformité de plus entre l’accroissement et l’altération. — Le principe moteur, ici du mouvement, et là de l’altération. Les commentateurs grecs n’ont pas admis complètement cette théorie ; et d’après Philopon, Alexandre d’Aphrodisée contestait que le principe de l’altération, ou de l’accroissement, fût toujours dans le corps qui s’altère ou qui s’accroît ; ce principe est souvent dans le corps étranger qui apporte à l’autre l’accroissement ou l’altération. — Y devient de l’air, ceci est trop concis et reste obscur : il faudrait ajouter qu’en devenant de l’air, l’eau, par exemple, se dilate, et qu’en devenant plus grande elle cesse d’être aussi ce qu’elle était auparavant. — En souffrant cette transformation, pour que ceci fût plus clair, il aurait fallu citer un exemple spécial, qui n’aurait pas laissé le moindre doute. — Et le principe moteur n’est plus en lui, il est dans ce qui cause la transformation qu’il subit.altère,

  1. § 13. Après avoir suffisamment exposé ces difficultés, Philopon pense qu’Aristote n’a exposé jusqu’à présent que les opinions vulgaires sur les causes de l’accroissement et du décroissement, et qu’il va maintenant exposer son propre système. — Découvrir la solution de ce problème, tel qu’Aristote le comprend. — Les conditions suivantes, le texte n’est pas tout à fait aussi formel. Ces conditions ont d’ailleurs été déjà énumérées un peu plus haut, § 10.