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a lieu par une certaine adjonction au corps ; et troisièmement enfin, il faut tout à la fois que l’objet s’accroisse et qu’il persiste. En effet, lorsqu’une chose se produit ou disparaît absolument, elle ne persiste point ; mais quand elle subit une altération, ou un accroissement, ou une réduction, cette chose, tout en étant accrue ou altérée, demeure et subsiste la même. Ici, c’est la qualité de la chose qui seule cesse d’être la même ; là, c’est la grandeur même qui ne reste pas identique. Si donc l’accroissement était bien ce qu’on a prétendu, la chose accrue pourrait alors s’accroître sans que rien vînt s’y adjoindre, ni que cette chose persistât, de même qu’elle pourrait dépérir, sans que rien en sortît, et sans que la chose accrue subsistât davantage. Mais il faut absolument conserver ces conditions, puisqu’on a supposé que c’était là, en effet, l’accroissement.

§ 11.[1] On pourrait encore demander : Qu’est-ce qui s’accroît précisément ? Est-ce le corps auquel vient s’ajouter quelque chose ? Par exemple, lorsque telle cause fait accroître la cuisse dans le corps d’un homme, est-ce bien la cuisse elle-même qui devient plus grosse ? Et pourquoi ce qui fait grossir la cuisse, c’est-à-dire la nourriture, ne s’accroit-il pas aussi ?

    guère mieux dire aujourd’hui. — Et qu’il persiste, en restant ce qu’il était, sauf les dimensions qui s’accroissent, ou qui diminuent. — Se produit ou disparaît, c’est le mouvement de production et de destruction, c’est-à-dire, le passage du non-être à l’être, ou de l’être au non-être. — Demeure et subsiste, il n’y a qu’un seul mot dans le texte. — Conserver ces conditions, la répétition n’est pas tout à fait aussi complète dans le texte.

  1. § 11. Qu’est-ce qui s’accroît précisément, il semble qu’ici il n’y a pas de doute possible, et que c’est le corps lui-même qui s’accroît par l’absorption de ce qui vient s’y joindre. — Dans le corps d’un homme, j’ai ajouté ces mots. — Ne