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est devenu plus considérable. Ce n’est donc plus là un simple accroissement de l’eau ; c’est la production d’un corps nouveau, dans lequel le premier corps a changé ; et c’est la destruction de son contraire. Ce n’est là l’accroissement ni de l’un ni de l’autre. Mais, ou ce n’est même l’accroissement de rien, ou bien c’est l’accroissement de ce qui est commun aux deux objets, celui qui est produit, aussi bien que celui qui est détruit ; et cette partie commune est un corps aussi. L’eau non plus que l’air ne s’est pas accrue ; seulement l’un a disparu et péri, tandis que l’autre s’est produit ; et il faut qu’il y ait un corps, puis qu’il y a eu accroissement.

§ 10.[1] Mais il y a là encore une impossibilité nouvelle ; car il faut rationnellement conserver les conditions indispensables sans lesquelles on ne peut concevoir le corps qui s’accroît, ou celui qui diminue. Or, il y en a trois : l’une, c’est que toute partie quelconque devient plus grande dais une grandeur qui s’accroît : par exemple, si c’est de la chair, une partie quelconque de la chair s’accroît. La seconde condition, c’est que l’accroissement

    vérifier. — D’un corps nouveau, le texte n’est pas tout à fait aussi précis. — De son contraire, l’eau étant supposée le contraire de l’air. — De ce qui est commun, ceci confirme l’interprétation que j’ai cru devoir adopter plus haut, §§ 1 et 8. — Cette partie commune…. j’ai un peu développé le texte, pour le rendre plus clair. — Mais l’eau…. ne s’est pas accrue, parce qu’en effet elle a dû disparaître, pour se transformer en air. — Et il faut qu’il y ait un corps, et c’est alors cette « partie commune », cette matière abstraite, qui n’est pas cependant un corps réel.

  1. § 10. Une impossibilité nouvelle, j’ai ajouté ce dernier mot, puisqu’il a été : déjà signalé plus haut d’autres impossibilités. — Rationnellement, le texte dit précisément : « à la raison, pour la raison. » - Les conditions indispensables, l’expression du texte n’est pas tout à fait aussi précise. — Le corps qui s’accroît, le texte dit d’une manière plus indéterminée : « ce qui s’accroît » - Il y en a trois, ces trois conditions sent très réelles, et l’on ne pourrait