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celles-là changent de place le corps tout entier ; la sphère demeurant dans le même lieu. Au contraire, les parties de l’objet qui s’accroît tiennent toujours de plus en plus de place, de même que celles de l’objet qui décroît en tiennent de moins en moins.

§ 4.[1] On le voit donc : le changement dans un objet qui naît, dans celui qui s’altère et dans celui qui s’accroît, diffère non pas seulement par l’objet qui subit le changement, mais aussi par la manière dont le changement se fait. Mais quant à l’objet propre auquel s’applique le changement de l’accroissement et du décroissement, croître et décroître paraissant ne s’appliquer qu’à une grandeur, comment doit-on concevoir qu’il s’accroît ? Doit-on comprendre qu’il se forme, dans ce cas, corps et grandeur réelle de ce qui n’est corps et grandeur qu’en simple puissance, et qui en réalité, en entéléchie, n’a ni corps ni grandeur véritable ? Mais cette explication même peut se prendre en un double sens ; et l’on peut, encore se demander de laquelle des deux façons l’accroissement doit avoir lieu. Vient-il de la matière qui serait isolée et

    Livre VIII, ch. 14, § 1, page 554 de ma traduction. — Tout entier, de la sphère, j’ai ajouté les trois derniers mots. — De plus en plus de place, sans changer précisément de lieu.

  1. § 4. Dans un objet qui naît qui s’altère,…. qui s’accroît, ce sont les trois espèces de changement possibles. — Par la manière dont le changement se fait, ainsi qu’il a été expliqué dans le § précédant. — Quant à l’objet propre, j’ai ajouté ce dernier mot. — Qu’il s’accroît, j’ai ajouté ces mots, qui m’ont paru indispensables pour compléter la pensée. Mais il faudrait peut-être ajouter encore : « Et décroît, » ainsi que l’ont fait plusieurs commentateurs. — En réalité, en entéléchie, il n’y a qu’un seul mot dans le texte. — Véritable, j’ai ajouté ces mots. — Peut se prendre en un double sens, cette analyse est peut-être poussée un peu trop loin ; et elle doit sembler un peu subtile. — Isolée et