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CHAPITRE V


Théorie de l’accroissement ; ses différences avec la production et l’altération, soit dans le sujet de l’accroissement, soit dans la manière dont l’accroissement se produit ; déplacement insensible de l’objet accru. Difficulté de comprendre d’où vient l’accroissement dans les corps ; toutes les parties du corps s’accroissent à la fois. Conditions essentielles de l’accroissement, au nombre de trois. Comparaison de l’accroissement et de l’altération. — Théorie nouvelle de l’accroissement ; distinction de l’acte et de la puissance ; il faut que la puissance se réalise pour qu’il y ait accroissement ; rapport de l’élément nouveau qui fait croître le corps, au corps qui est accru.


§ 1.[1] Nous avons encore à parler de l’accroissement, et à dire en quoi l’accroissement diffère de la production et de l’altération, et comment les choses qui s’accroissent peuvent croître, et les choses qui diminuent, diminuer.

§ 2.[2] Il faut donc examiner d’abord si la différence de ces phénomènes, les uns aux autres, consiste uniquement dans le sujet auquel ils se rapportent. Un changement qui se fait de tel être à tel autre être, et par exemple, de la substance en simple puissance à la substance en réalité,

  1. Ch. V, § 1. De l’accroissement, sous-entendu : « et de la diminution, » qui est le contraire de l’accroissement, de même qu’il a parlé de la destruction après la production. Il n’y a pas de terme opposé à l’altération, parce qu’elle peut avoir lieu dans les deux sens. La fin du § prouve d’ailleurs qu’Aristote entend traiter de la diminution aussi bien que de l’accroissement.
  2. § 2. Dans le sujet auquel ils se rapportent, l’expression est un peu vague, comme celle du texte. On pourrait traduire aussi : « Dans le sujet où ils se passent. » - De la substance en simple puissance, de la substance qui n’est pas, à la substance